Des visiteurs lors de la 52e édition du festival d'Angoulême le 31 janvier 2025 ( AFP / ROMAIN PERROCHEAU )
Les principales maisons d'édition de BD estiment que le prochain festival d'Angoulême, prévu fin janvier mais traversé par la plus grave crise de son histoire, "ne pourra plus se tenir" en raison de la volonté des auteurs de boycotter cette édition, a indiqué mercredi leur syndicat.
"Compte tenu de ce mouvement de grande ampleur qu'ils comprennent, les éditeurs estiment que l'édition 2026 ne pourra plus se tenir", indique dans un communiqué le Syndicat national de l'édition (SNE), qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard. Ces grands éditeurs disent également espérer "un apaisement" afin de "construire le festival de demain dès 2027".
La réaction de 9e Art+, société très contestée qui organise le festival international de la BD depuis 2007, n'était pas connue dans l'immédiat.
L'Etat et les collectivités locales qui financent en partie le festival, plus grand rendez-vous mondial de la BD, devaient se réunir en urgence à mercredi à 11H00. Toutefois, la région Nouvelle-Aquitaine, principal financeur public de l'évènement, a déjà dit à l'AFP vouloir maintenir la prochaine édition.
"On maintient notre volonté d'avoir une édition en 2026", a déclaré Frédéric Vilcocq, conseiller culture de la collectivité dirigée par le socialiste Alain Rousset. Une année blanche pourrait, selon lui, être "fatale pour le festival".
Depuis la dernière édition du festival fin janvier, la société 9e Art+ est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage, en 2024, d'une salariée après son dépôt d'une plainte pour viol.
Une récente reconduction de 9e Art+ pour organiser le festival après 2027, à l'échéance de son contrat actuel, a été annulée face au tollé des auteurs et éditeurs, et les pouvoirs publics ont tenté, depuis, de trouver une sortie de crise pour que la prochaine édition ait lieu fin janvier.
Malgré ces tentatives, 285 autrices, dont Anouk Ricard lauréate du Grand prix de la BD en 2025, ont maintenu cette semaine leur appel au boycott du festival en 2026, appelant à une "nouvelle gouvernance" et à repenser cet évènement pour "promouvoir la diversité de la création".

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer